Construction psychopédagogique

Un outil n’est pas un simple support. Il doit mettre un œuvre des procédés psychopédagogiques pour :

  • accrocher l’attention et maintenir l’intérêt
  • faciliter la compréhension (voir aussi plus loin : « La littératie en santé»)
  • permettre la transmission et l’appropriation des informations de santé

L’implication individuelle

L’implication individuelle est essentielle : pour que vos messages passent, votre public doit se sentir concerné. Comment favoriser cette implication ?

VOTRE BOÎTE À OUTILS

  • Fiche…
  • Idées concrètes pour accrocher l’attention

    • S’appuyer sur les demandes (formulées ou non) du public final.
    • Tenir compte des difficultés vécues et des problèmes qu’elles engendrent.
    • Faire participer le public final à la conception de l’outil.
    • Formuler lisiblement des objectifs opérationnels pour l’utilisateur.
    • Rendre les participants actifs en privilégiant les pédagogies participatives.
    • Utiliser l’émotion (émouvoir=mettre en mouvement) : rêve, curiosité, envie d’explorer, plaisir etc.
    • Utiliser les ressorts ludiques.
    • Faire appel à l’imaginaire.
  • Favoriser les interactions entre participants : temps d’échange, débats, prises de position argumentées, techniques centrées sur la dynamique de groupe (reformulation, solution de problèmes, jeux de rôles).

    • Entamer une réflexion sur les situations insatisfaisantes vécues par le groupe en vue d’initier les actions à entreprendre dans les lieux de vie.
    • Présenter des exemples de mise en œuvre possibles de l’outil dans différents contextes. Envisager des prolongements vers le quartier, d’autres classes, un comité de parents, les médecins généralistes d’une commune etc.
    • Proposer un processus dans le moyen ou le long terme (un fil conducteur sur une année scolaire, l’exploitation de la même thématique avec d’autres outils etc.).
  • Deux types de public sont concernés par votre outil : le public final et le public relais (utilisateur de l’outil). Pour emporter l’adhésion des relais, voici quelques indispensables :

    • Équilibrer les notions d’ « autonomie » et de « directivité »dans les consignes de mise en œuvre de l’outil doivent tenir (voir page «  Élaborer une démarche d’accompagnement»)
    • Faire en sorte que le support et les activités inspirent confiance.
      • Mentionner de la date de réalisation.
      • S’associer avec des partenaires crédibles.
      • Référencer les sources documentaires, la manière dont l’outil a été élaboré.
    • Être transparent
      • Présenter votre intérêt par rapport à la thématique traitée.
      • Indiquer les modèles théoriques d’éducation pour la santé qui ont guidé la création de l’outil.
      • Mentionner le(s) nom(s) et qualité(s) du ou des auteur(s), coordonnées, logo, etc.
      • Identifier les financeurs (pouvoirs subsidiants, sponsors éventuels), les collaborateurs, les partenaires.
  • Informer le public final des objectifs de l’outil/activité.
  • Choisir des illustrations et exemples en relation avec le vécu du public afin qu’il puisse se reconnaître et s’identifier (témoignages, expériences de vie similaires y compris dans des situations problématiques, environnement familier).
  • Concevoir les activités et/ou supports pour aider le public à construire ses propres solutions (résoudre un problème soi-même, exprimer une opinion, etc.)
  • Inviter chacun à participer par l’expression de soi, la réalisation de tâches, de questions/réponses, d’activités concrètes à la portée du public final et acceptables par le public-relais (exercices, manipulations, expression picturale, orale ou écrite).
  • Susciter des sentiments positifs : santé souriante, humour, espoir, respect plutôt que crainte, honte, culpabilité. Ces derniers sentiments peuvent servir à mettre en jeu des modèles, stéréotypes, valeurs, etc. en vue de les démonter pour les reconstruire mais ce procédé pédagogique nécessite un animateur confirmé. La déstabilisation nécessite doigté et expérience !
  • Faire en sorte que l’utilisation de l’outil procure du plaisir.


L’implication collective, un plus pour la promotion de la santé

  • La promotion de la santé dépasse l’approche prescriptive et unidirectionnelle centrée sur la responsabilité individuelle et veut mobiliser les groupes et les collectivités dans leur lieu de vie. Toute pédagogie active visera donc l’implication des groupes par des techniques appropriées : travaux d’équipes en coopération, débats, jeux de rôles, résolution de problèmes, expression écrite, verbale, picturale, corporelle etc.
  • Mettre la collectivité en mouvement constitue la base de l’élaboration d’un projet à court, moyen ou long terme. N’hésitez pas à encourager les interactions avec l’extérieur : famille, quartier, école, lieux de vie, observation ou action.

Faciliter la compréhension par la construction de l’apprentissage

Pour favoriser la compréhension de l’information, le mieux est de partir des questions que le public se pose.

  • Optez pour un langage adapté et lisible (cf. « Littératie en santé»), utilisez des schémas, illustrations, expériences, manipulations, etc.
    • Chez l’enfant, prenez en compte les étapes du développement intellectuel et affectif.
    • Chez l’adulte, tenez compte de ses possibilités de cheminement intellectuel de l’adulte (capacités d’abstraction, de pensée critique, d’introspection, etc.).
    • N’hésitez pas à faire relire votre contenu par un groupe de personnes issues du public final avant de produire l’outil.
  • Facilitez la rétention de l’information par le biais de répétitions, synthèses, moyens mnémotechniques, etc.
  • Facilitez la généralisation (énonciation et illustration de règles, proposition de nombreux exemples issus de contextes différents).
  • Prévoyez des tâches, des exercices à réaliser : un corps en mouvement facilite l’ancrage intellectuel, par exemple.

Transmission et appropriation

L’efficacité de transmission des informations à votre public, de leur appropriation mais aussi de leur rétention dans le temps va dépendre également de simples choses à mettre en place.

  • Définissez un fil conducteur pour structurer l’organisation de l’information et la construction de la thèse : mascotte, table des matières, schéma, pictogrammes peuvent y aider.
  • Prévoyez une synthèse de groupe.
  • Concevez un support « rappel » de l’activité afin de pouvoir le ramener chez soi.